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 Inception

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Mara*

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Inception Empty
MessageSujet: Inception   Inception EmptyMer 28 Juil - 23:15

Inception Incept10

Réalisé par : Christopher Nolan
Avec : Leonardo DiCaprio, Marion Cotillard, Joseph Gordon-Levitt, Ellen Page,
Cillian Murphy, Ken Watanabe, Tom Hardy, Dileep Rao

Date de sortie : 2010
Durée : 2H28
Genre : "science fiction"

Synopsis

Dom Cobb (Leonardo DiCaprio) est un voleur expérimenté – le meilleur qui soit dans l’art périlleux de l’extraction : sa spécialité consiste à s’approprier les secrets les plus précieux d’un individu, enfouis au plus profond de son subconscient, pendant qu’il rêve et que son esprit est particulièrement vulnérable. Très recherché pour ses talents dans l’univers trouble de l’espionnage industriel, Cobb est aussi devenu un fugitif traqué dans le monde entier qui a perdu tout ce qui lui est cher. Mais une ultime mission pourrait lui permettre de retrouver sa vie d’avant – à condition qu’il puisse accomplir l’impossible : l’inception. Au lieu de subtiliser un rêve, Cobb et son équipe doivent faire l’inverse : implanter une idée dans l’esprit d’un individu. S’ils y parviennent, il pourrait s’agir du crime parfait. Et pourtant, aussi méthodiques et doués soient-ils, rien n’aurait pu préparer Cobb et ses partenaires à un ennemi redoutable qui semble avoir systématiquement un coup d’avance sur eux. Un ennemi dont seul Cobb aurait pu soupçonner l’existence.

Synopsis : Allociné


Critique (sans spoilers)

Résumer l'intrigue d'Inception relève probablement de l'exercice de style... C'est pour cette raison que j'ai préféré me fier à notre ami Allociné qui a su parfaitement exprimer l'essentiel sans rien dévoiler - ce qui n'est guère une mince affaire ! - de ce film désormais considéré comme le chef-d'oeuvre de Christopher Nolan.

Pour apprécier à sa juste mesure, le dernier né de ce cinéaste hors-pair, il faut probablement cerner le personnage en lui-même. A Hollywood, Nolan fait figure d'original. Il fait partie de ces rares réalisateurs qui écrivent encore eux-même leurs films (souvent d'ailleurs avec l'aide de son frère, notamment co-scénariste de Memento et auteur de la nouvelle originale dont a été tiré le film) et les montent d'un bout à l'autre "sans rien demander à qui que ce soit". Le cinéma de Nolan est un cinéma entier, à la vieille école. A l'inverse de nombre de ses pairs, Nolan n'écrit jamais un film "pour un acteur" : il se permet de rester libre de ses choix et par la suite, de voir qui correspondrait aux portraits qu'il a dressés. C'est une technique que j'admire et respecte profondément car elle a permis, lors de la fructueuse carrière de Nolan de briser les stéréotypes collant à tel ou tel acteur. Un type comme Hugh Jackman, habilité à jouer les "mecs virils" dans la plupart de ses films, se retrouve propulsé aux antipodes du "lot commun", pour devenir par exemple, dans Le Prestige, un personnage acide, complexe et sadique. Tous les acteurs passés sous la houlette de Nolan y ont gagné quelque chose, une forme de révélation, de redécouverte de soi. Inception n'y fait pas défaut.

Dans ce film où tous les acteurs ne forment qu'un tout, une équipe, sorte de personnage géant en interaction avec l'ensemble du monde créé par Nolan ; chacun s'y révèle sous un jour nouveau. Certains, là où on ne les attendait pas, dans des rôles encore à contre-courant comme Cillian Murphy transformé pour une fois en candide du nouveau millénaire ; lui dont le physique à la fois atypique et captivant l'a trop souvent abonné aux rôles de grands détraqués et autres psychopathes. Sous la caméra de Nolan, chacun trouve sa place au sein d'un ensemble qui se veut (et arrive à être !) harmonieux malgré des personnalités multiples et complexes. L'art de Nolan réside dans ce talent inné à faire fonctionner sans le moindre souci une équipe hétéroclite et presque bringuebalante.

Seule ombre à ce tableau, la présence de Mal, cette femme, véritable vampire affectif, accrochée aux pas de Dom, porteuse d'un secret dont il devine qu'il est la clé de toute cette machination. Personnage ambigu, à la fois touchant et terrible, Mal détient la première vérité absolue, de celles qu'on ne révèle jamais qu'à la fin des films et qui vous laissent un goût amer. Le duo assez inattendu formé par Marion Cotillard & Leonardo DiCaprio fonctionne à merveille, partagé sur toutes les mers de la passion, de la démence, de la perte et du désir. Au centre de ce couple à la dérive, la figure juvénile et naïve d'Ellen Page, dernier barrage contenant encore la réalité.

Car Inception tente avant tout de nous mettre face à certaines réalités trop cruelles ou trop invisibles. A la manière de Cronenberg dans eXistenZ, Inception pose la question terrible de savoir : où commence le rêve : où commence la réalité. Dans cet univers, typiquement nolanien, on ne le saura jamais vraiment ; malgré de vains subterfuges - les fameux "totems" - pour tenter de se repérer. Le cinéma de Nolan, y compris sa branche Batman tourne toujours autour de la question ingénieuse et complexe de la temporalité et de la dualité de l'être humain. Aucun de ses personnages ne s'en sort jamais indemne. Leonard, dévoué corps et âme à sa femme décédée, prêt à tout pour la venger malgré son handicap, découvrira comment il l'a lui-même perdue. Dom lui ressemble beaucoup. A leur façon, tous deux ont voulu sauver ce qu'ils avaient de plus cher et ce faisant, ont conduit inexorablement à leur propre perte. Les héros duellistes du Prestige ne sont pas en reste. Ne citons que les "plus connus" de Nolan ; ceux qui forment une sorte de suite linéaire. Les héros de Nolan sont toujours des types banals, qui vont expérimenter la douleur physique et surtout psychologique et par-dessous tout qui vont faire l'apprentissage de la culpabilité et de la vérité. Quelles que soient leurs raisons, les héros de Nolan vivent en marge du monde réel, dans un monde qu'ils ont soit créé, soit oublié, soit rêvé.

La dimension temporelle vue par Nolan est à mon sens l'une des plus fascinantes de l'histoire du cinéma. Si ses films sont trop souvent incompris, ils n'en demeurent pas moins de toute beauté et d'une philosophie incroyable. Certains n'y verront que de bons polars ou de grands films d'action. Chacun a son niveau d'interprétation. Mais regarder du Nolan en connaissant un peu sa filmographie, son style, ce qu'il pense de son cinéma, vous permet d'offrir à chacun de ses films, une dimension nouvelle, riche et foisonnante d'idées.

Inception marque une forme d'accomplissement chez Nolan, comme la fin d'un cycle suivant d'anciens films tournés sur le même thème, répondant aux mêmes symbolismes. Des films "à l'ancienne", sans trop d'effets spéciaux pompeux - et ce, en dépit des apparences, Nolan préférant continuer à utiliser les FX traditionnels et mécaniques aux effets numériques - et toujours avec ce souci de l'esthétisme, ce jeu de couleurs et de mouvements qui le caractérisent.

Inception et son ballet aérien dans la zone de gravité zéro ; son Paris transformé en plante carnivore se repliant sans cesse sur lui-même ; ses combats chorégraphiés, ses paysages insolites sans cesse renouvelés, sans cesse d'une teinte différente ; Inception est bien l'aboutissement d'une conception grandiose et même virtuose de l'esthétisme et de la photographie dans un film. Comment dans un film d'action aussi... banal, peut-on mettre autant d'excellence, de repères, de codes et de rêves.

Servi par un casting impeccable jusqu'au bout des ongles, par des codes cinématographiques qui n'ont plus à faire leurs preuves, par un scénario comme seul Nolan sait encore en faire, par une photographie à couper le souffle et que sais-je encore ? Inception s'impose d'hors-et-déjà comme une référence émergente dans le genre. Comme toujours, à voir en VO, de préférence Inception 3273298254, pour ne rien perdre des multiples accents égayant ce film que beaucoup, sûrement, ne verront que comme un grand film d'action et de science-fiction. C'est ce que j'aime (encore ^^), chez Nolan ; la possibilité qu'il offre dans chacun de ses films, à ses spectateurs, de choisir leur degré d'investissement ou d'interprétation du film. Personne n'en ressortira traumatisé de ne pas avoir pensé au côté psychologique/philosophique ; tout comme personne n'en ressortira traumatisé d'y avoir pensé. Dans tous les cas, quelle que soit la vision que l'on garde d'un film de Nolan, elle est toujours unique et toujours juste.

Dans ce monde où un rêve est devenu une forme de réalité alternative, Nolan en revient à son dada : l'éternelle question du choix. Ce que l'on veut ; ce que l'on peut. Il y a ce que Dom souhaite par-dessus tout au monde et ce que Dom obtiendra à l'arrivée. Et comme dans tous les films de Nolan, la fin est en free style. Chacun y verra ce qu'il veut ; y comprendra ce qu'il veut. Au spectateur aussi de faire la part des choses entre la réalité proposée par le film et le rêve à l'intérieur de celui-ci. Nolan, comme toujours, reste complexe jusque dans les détails.

Trailer