Ce fut l'un de mes énormes coups de coeur. Je veux dire, selon moi, il y a tout de réuni pour en faire un grand film : Nolan, Christian Bale, Michael Caine. Le film s'ouvre avec une phrase absolument magnifique, et se termine avec une phrase tout aussi magnifique ('Chaque tour de magie est constitué de trois parties ou de trois actes. On appelle premier acte « le pacte ». Le magicien vous montre une chose ordinaire. Le deuxième acte s’appelle « l’effet ». Le magicien prend la chose ordinaire et lui fait faire quelque chose d’extraordinaire. Mais vous n’êtes pas encore prêt à applaudir par ce que faire disparaitre une chose n’est pas suffisante, il faut aussi la faire réapparaitre. Vous cherchez alors la clé du mystère, mais vous ne la trouverez pas parce que vous ne la cherchez pas vraiment, vous ne voulez pas réellement la connaitre. Vous voulez être mystifié.') Le film est tourné comme un tour de magie, constitué lui aussi de trois actes, très bien expliqués dès le début par Michael Caine, notre père à tous : vous serez donc étonnés par la fin, un vrai "prestige" digne du plus grand des magiciens qu'est Nolan. Du typique Nolan, soit-dit en passant : jusqu'à la fin, le spectateur vit l'histoire avec le personnage principal, tentant de reconstitué le puzzle, jusqu'à la dernière scène, pièce maîtresse du puzzle, celle qui contient la clé de tout le mystère. Alors le spectateur n'a qu'une envie : revoir le film en ayant la clé, pour afin mieux y voir les clins d'oeil (et pour pouvoir dire toutes les cinq minutes "ah mais ouuuuuuuuuuui" ). Le film est parfois constitué de la narration du journal de Borden lu par Angier, tout comme parfois il est constitué de la narration du journal d'Angier par Borden (vous me suivez ? ). Aucun n'est bon, aucun n'est méchant (mais évidemment, je me suis attachée au personnage de Borden, interprété par Christian Bale ), ce ne sont que deux hommes qui tentent de s'offrir une vie meilleure, deux hommes qui tentent de réaliser leur rêve, quitte à détruire celui de l'autre. Et puis quel casting ! Bon déjà, Christian Bale, dont mon amour/admiration pour lui grandit de jour en jour (si cela est possible de l'aimer encore plus que maintenant). Michael Caine, fidèle à lui-même en tant que mécène, n'a plus besoin depuis belle lurette de prouver son talent. Mais c'est surtout Hugh Jackman qui m'a impressionnée. J'ai, avouons-le, toujours eu du mal avec cet acteur qui ne m'a jamais réellement convaincu. Je l'ai toujours trouvé faux. Mais voilà l'exception à la règle qui me réconcilie avec lui (à son plus grand bonheur, oui oui :arrow: ). Dans ce film, pas de surjeu, nous avons affaire un Hugh Jackman banal, un Hugh Jackman torturé par la perte d'un amour, mais un Hugh Jackman non-irritant. Puis alors attendez, Andy (et non Nicolas comme je voulais écrire au début..... ) Serkis et David Bowie, sil-vous-plaît, on s'offre du beau monde.
Petit bémol cependant : Scarlett Johansson, inutile dans ce film, bien trop effacée... J'ai toujours eu du mal avec le choix du casting féminin dans les films de Nolan, ce serait son seul point faible. C'est facilement pardonnable.
Bref, un grand film, du Nolan quoi. Cet homme est un magicien, un Dieu, un sorcier qui m'enchante et m'ensorcelle à chacun de ses films.